J’ai menti. À tout le monde et à moi-même en premier. «Non, je n’achèterai pas de vêtements pour les six prochains mois.» L’accro de la mode et du magasinage que je suis s’en était presque convaincue.
Il y a quelques mois, je m’envolais pour Nice, en France, dans le cadre d’un échange étudiant. Ma valise remplie de vêtements faciles à porter pour différentes occasions, je n’avais pas l’intention de dépenser un sou ni une minute dans les boutiques lors de mon séjour à l’étranger.
Or, voilà que j’ai vu ce magnifique pantalon dans une vitrine. Il avait de la classe et « j’en avais toujours voulu un comme ça ». Un investissement, me suis-je dit, puisque je pouvais le porter autant pour mon job d’été que pour me balader en ville.
Difficile de résister
Puis, il y a eu ce grand sac à main noir pas cher du tout et dont « j’avais vraiment besoin pour l’école ». D’autres sacs, des pulls, plusieurs t-shirts, un bikini, des bijoux, des robes, des pantalons et des chaussures (beaucoup de chaussures !) sont ensuite venus gonfler ma garde-robe d’étudiante voyageuse. Difficile de résister à la mode française : elle fait briller mes yeux – et angoisser mon portefeuille !
Mes amies et moi nous amusions comme des folles à essayer tout et n’importe quoi, à nous faire plaisir et à nous pomponner. Nous avions toujours de belles tenues, qui nous valaient de beaux compliments. Nous nous laissions aller, oubliant l’espace limité de nos armoires et de nos bagages.
Et le jour est venu où j’ai dû retourner chez moi, à Montréal. Le trajet Nice-Paris en avion a été lourd, littéralement. Cinq couches de vêtements et un sac à dos bien plus pesant que la limite de 10 kg. Le vol Paris-Montréal qui a suivi a été plus léger, étant donné que j'avais séparé ma garde-robe dans deux valises. Mon cœur aussi était léger : j’avais un tas de bons souvenirs, et bien des vêtements qui me les rappelaient.
Une fois à la maison, ma penderie pleine à craquer de vêtements m’a aussi rappelé que je n’avais pas l’espace pour tous ces nouveaux pantalons, robes, chaussures… ni même le temps pour tous les porter. C’était le moment de faire le grand ménage !
Séance de magasinage nouveau genre
J’ai vidé, trié, donné. Je me suis libérée de toutes ces choses qui ne me ressemblaient plus ou que j’avais trop portées. Ce que j’ai fait par la suite ? Magasiner… encore, mais cette fois, dans mes propres affaires. J’ai retrouvé plein de belles pièces dont j’avais oublié l’existence. Nettement moins cher comme séance de magasinage !
J’ai toutefois appris de cette expérience. D'abord qu’il faut acheter intelligemment. Pourquoi me procurer un nouveau jean bleu alors que j’en ai déjà un ? Par contre, acheter un jean blanc, un jean noir et un jean bleu et blanc me permettra de varier mes styles. Autre truc : n’avoir que des pièces qui me plaisent vraiment, ou des incontournables, comme la classique petite robe noire.
Au fond, le magasinage que j’ai fait à l’étranger m’a aussi permis de donner une seconde vie à ces vêtements qui ne m’avaient pas suivi outre-mer. Je les ai offerts à des amis ou donné à des friperies. J’ai ainsi pu faire le bonheur des autres avec des choses qui ne faisaient plus le mien.
Alexia Hammal