Pas toujours facile de pratiquer des activités de plein air par temps froid. Heureusement, il existe diverses méthodes et astuces pour mieux gérer le froid extérieur, mais surtout les changements de température du corps qui invitent l’ennemi numéro un à la partie : l’humidité.
Je pars du principe que vous connaissez déjà les bases de l’habillement multicouche. Dans ce texte, je vous présente quelques bons réflexes et quelques astuces supplémentaires.
1. Ne pas sous-estimer les extrémités
Une tuque mince, un cache-cou et des gants légers font l’affaire pendant l’activité. Mais apportez des équivalents plus chauds à enfiler pour un arrêt prolongé. Quand vous serez réchauffé, renfilez les premiers.
Après s’être dénudé les mains pour manger, prendre une photo ou ajuster ses raquettes, aucun gant ne vaut de bonnes mitaines pour un gain de chaleur rapide (les doigts collés les uns aux autres se réchauffent mieux). Un sous-gant est aussi le bienvenu pour poser ces gestes sans mettre les doigts à nu.
Concernant les pieds, l’essentiel est de porter des bottes confortables pour l’activité, assez chaudes et suffisamment grandes. L’air est un isolant naturel : vous ne devez pas avoir l’impression que votre pied est coincé, même en portant une chaussette plus épaisse. Plusieurs achètent des bottes au moins une pointure plus grande que ce qu’ils portent habituellement. L’ajout d’une semelle de feutre peut aussi faire une belle différence.
Enfin, combinez le tout avec des bas chauds en matière synthétique ou en laine (ou un mélange des deux). Le port d’une sous-chaussette mince (pour évacuer l’humidité) et d’autres options peuvent aussi contribuer à garder vos pieds au chaud. Apportez une paire de bas de rechange, au cas où.
De mon côté, j’ai désormais le luxe (oui, le luxe !) de porter des chaussettes chauffantes.
2. Se changer juste avant l’activité (et après)
Le chemin en voiture est long ? Ne portez pas trop de vêtements, au risque de transpirer avant même vos premiers pas sur le sentier. Autre conseil essentiel : changez de chaussettes et idéalement même de bottes avant votre randonnée. Personnellement, il m’arrive même de carrément me changer (du moins en partie) à la dernière minute avant ma randonnée, le plus souvent en me tortillant dans la voiture!
Une chose est sûre : si la route est longue, j’ai toujours mon ensemble pour le retour dans la voiture, que je suis très heureuse de mettre (ou de remettre) après l’activité pour avoir des vêtements secs sur moi.
3. Démarrer sa sortie avec un léger frisson
Lors d’une activité aérobique, comme la randonnée en montagne ou le ski de fond, il est préférable de la débuter en se sentant plutôt « au frais ». En vous activant, vous vous réchaufferez rapidement. Si vous démarrez l’activité en vous sentant trop confortable, vous risquez de transpirer dans les minutes qui suivent et de devoir vous arrêter tout de suite pour enlever une épaisseur.
Par exemple, une personne plus frileuse par temps froid démarrera peut-être sa randonnée avec ses trois couches de base sur la partie supérieure de son corps – ensemble de sous‑vêtements thermiques, laine polaire et manteau, trappes d’aération fermées –, en ayant un peu froid. Dans son sac à dos, elle aura peut-être une seconde laine polaire et une « doudoune » chaude (manteau matelassé en synthétique ou en duvet) compressée, qu’elle enfilera sous son manteau ou par-dessus, selon le cas, une fois au sommet de la montagne ou lors d’une pause.
Au contraire, si elle a chaud une fois la marche bien entamée, elle ouvrira les trappes d’aération de son manteau, voire l’ouvrira complètement ou enlèvera sa laine polaire en dessous avant de se mettre à transpirer.
4. Prendre le temps de gérer son habillement multicouche pendant l’activité
Ce conseil peut sembler redondant. Or, trop souvent, on ne prend pas le temps de le faire, que ce soit pour ne pas ralentir le groupe, parce qu’on a un bon rythme ou simplement par « paresse ». Je suis souvent moi-même « paresseuse » dans ce contexte… et je le regrette ensuite, quand mon corps se refroidit !
Si vous pensez faire une longue pause, vous pouvez même apporter de quoi remplacer vos vêtements devenus humides malgré tout. C’est une bonne stratégie, par exemple au sommet, puisque la descente est souvent moins éreintante.
Évidemment, c’est plus facile dans un abri ou un refuge qu’à -20°C, sur le sommet très venteux d’une montagne. Dans ce dernier cas, il vaut probablement mieux appliquer d’autres méthodes et gérer plus rigoureusement ses épaisseurs de vêtements !
5. Gérer sa température corporelle au fil de sa cadence
Il n’y a pas que vos vêtements pour vous aider à gérer votre température corporelle. Vous commencez à avoir chaud ? Ralentissez la cadence ! Vous commencez à avoir froid pendant votre pause collation ? Repartez la machine !
6. Faire plus de pauses, mais plus courtes
L’hiver, par temps froid, on ne peut pas passer une demi-heure au sommet à manger, assis sur une roche… puis s’étonner d’avoir froid !
Mon copain et moi-même avons expérimenté, lors d’une randonnée hivernale de trois jours et deux nuits en refuge (avec de longues journées dans les -20 à -25 °C sans facteur éolien), une méthode extrêmement simple mais efficace : chaque heure, la minuterie de notre montre nous imposait une pause de 5 ou 6 minutes maximum durant laquelle nous avalions quelques bouchées, buvions de l’eau et réajustions notre équipement au besoin.
Résultat ? Nous avions toujours de l’énergie sans nous sentir trop pleins et nous n’avions pas le temps d’avoir froid au point que se réchauffer serait devenu long et ardu. À notre avis, c’était aussi bon pour le rythme et le moral de se donner ainsi l’objectif de s’arrêter d’heure en heure.
Bien sûr, opter pour une méthode aussi rigoureuse est surtout pertinent pour randonner pendant de longues journées très froides ! Mais le principe lui-même peut être appliqué de différentes façons.
7. Manger et boire souvent… et chaud !
Il est important de boire beaucoup d’eau afin de demeurer hydraté. Par ailleurs, manger régulièrement active le système de digestion, ce qui génère de la chaleur corporelle.
Une eau chaude bouillie le matin et versée dans une bouteille isolée, c’est merveilleux pour s’hydrater sans se geler les dents. Une soupe chaude préparée le matin transforme complètement l’expérience « lunch » sur la route, par exemple en complément d’un sandwich.
Certaines personnes se préparent aussi du thé ou du chocolat chaud, voire apportent un repas chaud dans un thermos. Ce sont des options intéressantes selon l’activité que vous pratiquez et le poids que vous désirez porter sur votre dos.
8. Apporter un tapis isolé
Un petit tapis isolé rectangulaire sera utile si vous voulez prendre le temps de vous asseoir autour d’une table à pique-nique ou sur le sol. Après tout, il ne fait pas toujours ‑20°C en hiver ! De même, ce tapis pourra être glissé sous vos bottes pour couper le froid entre le sol et vos pieds si vous restez debout sans bouger.
Des produits existent pour cette fonction, mais vous pouvez aussi découper n’importe quel vieux matelas de sol isolé en mousse.
En bonus : mesdames, laissez votre soutien-gorge à la maison (ou dans la voiture)
La plupart du temps, notre bonne vieille brassière bloque les bienfaits de la couche de base servant à évacuer l’humidité du corps. Rares sont les soutiens-gorges, même de sport, qui garderont votre corps au chaud une fois humides. Sur le marché, il y a bien sûr des modèles en laine de mérinos, ou autre, conçus pour parer ces inconvénients, mais ils sont habituellement dispendieux. Une solution simple et gratuite… est de ne pas en porter pendant votre activité.
Personnellement, je l’ai testé à quelques reprises lors de randonnées et j’ai perçu une différence. J’avais moins froid qu’à l’habitude.
Évidemment, certaines diront que c’est impossible pour elles – une question de confort physiologique de base. Pour d’autres, c’est simplement gênant. Si vous souhaitez l’expérimenter, l’hiver est un bon moment, puisqu'on est quand même emmitouflée dans de gros vêtements. À vous de voir !
>> À lire aussi : Notre guide d’achat de manteaux d’hiver, mais aussi nos guides d’achat de raquettes à neige, de crampons et de skis de fond.
>> Pour d’autres petits conseils pour la randonnée hivernale, voyez mes billets « La randonnée hivernale : comment se préparer et quoi emporter ? » et « Activités de plein air : bien s’habiller pour profiter de l’hiver ».